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Emmener son chien courir... ou donner du pain à quelqu'un qui a soif.




Si votre chien est un terrier, avec des patrons-moteurs de creusage, il est inutile de l’emmener courir pour apaiser ce comportement.

Si votre chien est un berger, avec des patrons-moteurs de conduite/poursuite, il est inutile de l’emmener courir pour apaiser ce comportement.

Si votre chien est un braque, avec des patrons-moteurs de quête olfactive au vent, il est inutile de l’emmener courir pour apaiser ce comportement.

Si votre chien est un basset, avec des patrons-moteurs de quête olfactive au sol, il est inutile de l’emmener courir pour apaiser ce comportement.

Si votre chien est un labrador, avec des patrons-moteurs de ramassage/rapport de tout ce qu’il trouve, il est inutile de l’emmener courir pour apaiser ce comportement.

Etc. Etc. Etc.


EMMENER SON CHIEN COURIR N’EST PAS LA SOLUTION À TOUT.

SATISFAIRE LES BESOINS DE SON CHIEN, CE N’EST PAS LE FATIGUER.


Et en étude, considérant le nombre de personnes qui s’étonnent que le comportement de leur chien ne s’apaise pas alors qu’elles l’emmènent courir plusieurs fois par semaine, je me dis qu’un rappel est salutaire.


Passons sur le sujet du chien mal encadré dans le running, qui court sans échauffement, qui court trop, court trop vite, trop longtemps, avec les mauvais outils sur le dos. Une large majorité de chiens est concernée. Je laisse ce gros problème à mes consœurs et confrères spécialisés dans le sport. Les ostéopathes pourront également commenter s’ils le souhaitent. Ce n’est pas mon sujet ici.


Je traite de l’aspect comportemental. Quand vous emmenez ces chiens courir, vous n’apaisez pas leurs comportements problématiques (pour vous). Vous ne faites que les faire courir. Et c'est tout. Et si courir ne fait pas partie des besoins génétiques de votre chien, vous ne ferez que créer une envie inutile, alors que vous avez déjà à vous occuper des besoins personnels, qui eux sont irrépressibles.


UNE ENVIE NE POURRA JAMAIS COMBLER UN BESOIN


Quand vous emmenez vos chiens courir, vous ne les détendez pas. Vous les fatiguez physiquement. Vous les entraînez à se fatiguer de moins en moins. Vous les rendez de plus en plus endurants. Est-ce souhaitable ?


Si l’on se réfère à l’éthologie canine, le running ne fait pas partie de l’éthogramme. Seulement, l’homme a sélectionné la génétique de certaines races sur la capacité à courir vite, ou courir longtemps, ou courir très longtemps en tractant des charges. Cette compétence est devenue un besoin génétique pour certains chiens. Mais si votre chien ne possède aucun patron-moteur génétique qui le pousse à vouloir courir, si vous l’emmenez courir toutefois, c’est votre choix. Mais ne croyez surtout pas que ses comportements génétiques désagréables s’en verront apaisés.


Courir et poursuivre sont deux comportements qui n'ont rien à voir. Cette précision me paraît essentielle.

Faire courir un chien qui veut poursuivre c’est donner du pain à quelqu’un qui a soif.

Un chien de berger a besoin qu’on lui permette de poursuivre et de capturer de manière encadrée et surtout, en veillant à pouvoir gérer cette génétique de manière autonome, et cela toute sa vie. Je déconseille donc la mise au troupeau, trop aliénante pour les particuliers. Je le dis, quelques minutes de lancer de balles par jour suffisent souvent à apaiser beaucoup de chiens de berger, à condition que le chien en question soit bien échauffé, et que le reste du temps, les balles disparaissent de sa vie, une vie qui sera douce et calme. Il sera ainsi disposé à apprendre à moins le faire, ou de manière moins intense.


Un chien de terrier a besoin qu’on le laisse avoir de la terre sous les pattes, et qu’on lui permette de la creuser. S’il veut s’adonner à cette activité pendant plusieurs minutes durant sa promenade, il n’y a aucune raison de l’en empêcher. S’il creuse le jardin, aménagez-lui un coin où vous encadrerez son besoin. Ne luttez pas, c’est peine perdue.


Un chien de chasse ne peut sérieusement pas voir ses besoins olfactifs empêchés. La laisse courte, la marche au pied, l’impatience en promenade sont déjà difficiles à vivre pour le chien en général, mais pour le chien sélectionné pour la chasse, que sa compétence d’olfaction soit au sol ou au vent, elle est devenue un énorme besoin, obsessionnel pour certaines lignées. Laisser le chien renifler autant qu’il le veut n’est pas une option. Il vous faudra faire avec, ou renoncer à adopter un chien de chasse.


Évidemment, un chien de chasse peut posséder des patrons-moteurs de creusage, et un chien de berger peut ne pas avoir besoin de poursuivre. C’est la loterie de la génétique. Et si elle n’est pas seule à définir le chien, elle doit cependant être respectée.


Les besoins ne s’inhibent jamais. Ils doivent être satisfaits de manière précise, adaptée, saine pour le chien, et salutaire pour son gardien.


Ne croyez pas ceux qui prétendront que les besoins génétiques d’un chien peuvent disparaître si on les réprime. C’est faux, maltraitant et dangereux.


Source : Cynoconsult / Audrey Ventura

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