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LA DERMITE ESTIVALE DU CHEVAL (DERE) PEUT-ELLE ÊTRE DÉCLENCHÉE PAR UNE MAUVAISE NUTRITION ?




Article du Dr. Carol Hughes, Directeur de Phytorigins. PhD, Equine Natural Nutritionist, Angleterre


Puisque la DERE est une allergie, il s’agit par conséquent d’un dysfonctionnement immunitaire. Pour vérifier comment, pourquoi et quelles parties du système immunitaire sont influencées par le régime alimentaire, regardons ce qui est déjà connu à propos de la capacité des nutriments à influencer la réponse immunitaire.

Le métabolisme nutritif et le système immunitaire ont de nombreux liens. Le système endoctrinal (permettant d’envoyer des signaux au système immunitaire) dispose de nombreuses voies de signalisation liées aux nutriments, incluant les voies pour l’adiponectine, la leptine ainsi que le GLP-1.

Les niveaux de leptine sont élevés pour les chevaux obèses. La leptine est en charge de la régulation de l’appétit, et peut ainsi influencer beaucoup d’autres voies (incluant le système immunitaire), parce que c’est un cytokine pléiotrope qui a de multiples effets. Une leptine basse causée par une mauvaise nutrition (voire une privation de nourriture) réduit les lymphocytes T auxiliaires, l’une des plus importantes réponses immunitaires du système immunitaire adaptatif. Alors même qu’une leptine haute, constatée sur des chevaux obèses, entraîne une sur-réponse du système immunitaire, engendrant un état pro-inflammatoire. Un équilibre entre les deux est clairement nécessaire ! La malnutrition a pour effet de changer la population intestinale.

Les carences en récepteurs de leptine (leptine basse) dans l’intestin sont connues pour provoquer au moins deux bactéries pathogènes : Giardia Duodenalis et E Histolytical. Ceci démontre qu’il y a clairement une interface entre une bactérie de l’intestin, le système immunitaire et une maladie. Les principaux symptômes de la giardiase incluent la colite, la diarrhée, la perte de poids et la léthargie. Les dermatites à répétition sont un autre symptôme, ce pourquoi la DERE s’appelle la dermite estivale récidivante. La DERE peut-elle alors être la conséquence d’une mauvaise réponse immunitaire, due à une faible leptine ? Ou bien dans le cas de chevaux avec une leptine normale, est-ce que le déficit de nutriments de premier ordre peut être le facteur déterminant ou sous-jacent, qui détermine si un cheval contracte ou non la DERE ?

La prochaine étape est celle de l’utilisation ou l’enrôlement de tous les acides aminés disponibles, incluant le tryptophane, l’arginine, la glutamine et la cystéine. De façon intéressante, la nourriture pour chevaux largement utilisée qu’on appelle la « super fibre » (graines de soja transformées) entraîne une perte de protéines significative, due à la digestion rapide dans l’intestin postérieur. Le cæcum a été conçu et a évolué depuis des centaines d’années dans le but de fermenter la nourriture lentement : lorsqu’il doit passer à la vitesse supérieure, le résultat est une perte de synergie ainsi qu’une modification de la mise à disposition des nutriments. Alors qu’une publication scientifique concernant les bénéfices de la fibre super rapide (coques de soja) par rapport au foin pour chevaux, les auteurs décrivent que les graines de soja sont plus digestes et plus denses en énergie. Le même papier signale des pertes significatives de protéines (acides aminés incluant ceux mentionnés ici), le tout sans prendre en considération qu’un cheval peut en fait ne pas avoir besoin d’une augmentation de l’énergie et qu’il pourrait juste avoir besoin d’un meilleur fonctionnement de son système immunitaire?

Le foin monoculture et le pâturage modifient également la synthèse des protéines dans le côlon.

Soit dit en passant, la L-glutamine est interdite à la vente au Royaume-Uni, même si la production moderne de nourriture pour chevaux entraîne un déficit de cet acide aminé essentiel et vital. Pour s’approvisionner en L-glutamine dans la nature, il faut nourrir et faire pousser des moutardes sauvages, de la Chenopodium alba, ou n’importe quel autre plante de la famille des Brassica (sur notre photo : la moutarde des champs, aka. Sinapis arvensis). Les chénopodes sont également bons pour aider à améliorer le métabolisme, et sont trouvables dans les produits Phytolean et Phytolean Plus. Choisissez des plantes qui proviennent de communautés de plantes mélangées, plutôt que poussant sur une parcelle infestée, dans la mesure où celles-ci peuvent contenir de hauts niveaux de nitrites/nitrates. Seules de petites quantités sont nécessaires, et les graines sont particulièrement riches en L-glutamines.


- Mis à disposition par Dr. Carol Hughes, Directeur de Phytorigins. PhD, Equine Natural Nutritionist, Angleterre -

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